Anglais Francais Espagnol
EN FR ES

À quoi servent les bilans ?

Même si nous comprenons parfaitement la mission globale du projet Rendre le secteur forestier transparent, comment être sûrs d’avoir atteint les objectifs que nous nous étions fixés ? Que signifie concrètement rendre le secteur forestier plus « transparent » ?

Comme nous l’avons vu brièvement dans la section consacrée à la transparence et au droit à l’information, le concept de transparence est souvent difficile à définir et à mesurer précisément ; et, tout comme il n’existe pas de définition communément admise de la « transparence », il n’y a pas non plus de consensus sur la façon de la mesurer.

Mais la transparence étant perçue comme un mécanisme de promotion de la responsabilité, l’un des principaux moyens de la mesurer consiste à évaluer la quantité d’information divulguée et/ou rendue publique (ainsi que sa portée, son accessibilité, sa qualité, sa fiabilité, sa précision et sa ponctualité). Ainsi, Global Witness, l’une des cinq ONG partenaires du projet Rendre le secteur forestier transparent, s’est par le passé appuyée, par exemple, sur la quantité, la qualité et la crédibilité de l’information pour mesurer la transparence dans le cadre de son Observation indépendante des forêts (OIF).

À quoi peuvent servir les bilans

À quoi servent les bilans ?

Pour aller encore plus loin avec ce processus de mesure, les partenaires de ce projet ont mis au point, au moyen d’un processus participatif, un bilan de la transparence servant d’outil d’évaluation.

Concrètement, un bilan est un outil d’évaluation. Bien que les bilans soient déjà employés dans d’autres secteurs, leur utilisation dans le contexte de la transparence du secteur forestier est innovante.

D’une manière générale, on distingue deux grands types de bilan : (i) les bilans de notation et de classement et (ii) les bilans descriptifs.

Les bilans de notation et de classement sont de nature quantitative. Les notes sont accordées en fonction d’un barème standard (pouvant par exemple aller d’un simple système de notation binaire – « 1 ou 0 » – à un large éventail de catégories différentes, telles que « jaune » ou « vert ».) Les notes obtenues sont généralement agrégées pour obtenir un indice unique. Toute notation impliquant une certaine forme de pondération, des classements peuvent être établis et de larges comparaisons faites d’une unité d’analyse à une autre. (Illustration : exemple de classement tiré de l’initiative Budget ouvert.)

Les bilans descriptifs sont davantage qualitatifs. Ils s’appuient sur la compilation et l’analyse d’une série de critères et d’indicateurs différents. Les bilans descriptifs permettent un niveau plus élevé d’analyse au cas par cas.

Avantage des bilans

  • Ils contiennent généralement des questions appelant une réponse de type « oui/non », d’où une plus grande objectivité ;
  • Les données peuvent être rassemblées et compilées rapidement ;
  • L’utilisation d’un format et de séries d’indicateurs de l’évaluation standardisés et faciles à répliquer fait des bilans un outil puissant pour effectuer des comparaisons dans le temps et/ou couvrant plusieurs unités d’analyse ;
  • L’association de données objectives de type « oui/non » et d’une analyse plus discursive contribue à la mise en évidence des priorités du travail de suivi.

Les bilans, outils de surveillance de la transparence du secteur forestier

À quoi servent les bilans ?

À titre d’exemple, le bilan mis au point pour le projet Rendre le secteur forestier transparent rassemble des données recueillies d’après 70 questions réparties entre 15 grands « thèmes » convenus – chacun d’entre eux constituant une mesure de la responsabilité. Les données sont recueillies chaque année dans chaque pays.

Chacun de ces thèmes généraux se décompose en plusieurs questions connexes : par exemple, une question générale pourrait être « Le processus d’attribution des permis est-il transparent ? », ce à quoi les personnes interrogées peuvent répondre par « oui » ou par « non ». Mais les réponses à une série de sous-questions plus approfondies nous aident à comprendre pourquoi ces personnes ont répondu par « oui » ou par « non » et à orienter nos éventuels travaux de plaidoyer. Par exemple, les personnes interrogées doivent répondre à des questions plus précises telles que « Des permis existent-ils pour tous les utilisateurs/services ? » et « Sait-on clairement qui décide si/quand attribuer des permis ? », etc.

Principales considérations lors de l’élaboration d’un bilan

Les bilans ne sont un outil d’évaluation utile que si l’on sait clairement ce que l’on souhaite évaluer et si l’information que l’on collecte est pertinente et fiable. Pendant l’étape de conception, il est donc impératif :

  • D’en savoir suffisamment sur la raison pour laquelle on souhaite l’utiliser – il faut définir ce que l’on compte évaluer ;
  • D’évaluer combien de questions inclure, en tenant compte des aspects suivants : couverture souhaitée ; niveau de spécificité désiré ; questions relatives à la faisabilité et à la disponibilité de l’information ; et public escompté. Se répéter sans cesse le mantra : « Je m’abstiendrai de poser une question si je sais que la réponse ne me servira à rien » ;
  • D’éviter d’obtenir des réponses subjectives ou incomparables, soit (i) en posant des questions de type « oui/non » très spécifiques, soit (ii) en déterminant des critères d’évaluation clairs (par exemple en donnant des choix plus spécifiques pour chaque réponse « oui/non » sous la forme de a, b, c, d ou e) ;
  • De décrire et d’expliquer clairement la raison d’être des critères et indicateurs employés ; cela ajoutera foi aux travaux de recherche et contribuera à expliquer les résultats.
Hébergé par
Global Witness DAR CIKOD CED SDI Grupo FARO Asociación de Forestería Comunitaria de Guatemala Ut’z Che’ Réseau Ressources Naturelles
Toutes les pages spécifiques aux pays sur le site Web sont gérées indépendamment par les organisations opérant dans les pays respectifs. Responsabilité légale